Giovanni Mirabassi est un éminent pianiste aux 17 disques d’or qui s’impose aujourd’hui parmi les grands noms du jazz. Sarah Lancman est une chanteuse, compositrice et pianiste primée au festival de Montreux en 2012, parrainée par «Quincy Jones» et adoubée par Aznavour. Quant à Thomas Bramerie est le contrebassiste parmi les plus demandés de la scène internationale du jazz. Il a durant ses 30 ans de carrière joué avec les plus grands.
Regards Croisés a eu l’honneur de les rencontrer à l’occasion de la sortie de leurs albums respectifs au MU LIVE à Nice.
ENTRE NOUS, ON SE RECONNAIT COMME DES FRERES. Aldo Ciccolini.
1) Giovanni , Sarah, comment vous êtes-vous rencontrés ?
G : Je me suis rendu, à mon retour de tournée, dans un bistrot de Montmartre pour y rejoindre des amis, quand Sarah s’est présentée à moi.
S : Lorsque j’ai remarqué Giovanni dans la salle, je suis simplement allée le voir pour le convaincre d’écouter ma musique et de me donner son avis sur mon premier album. Il m’a répondu que ça tombait bien puisqu’il cherchait une voix pour un prochain projet. Nous sommes en mars 2014, en juin il m’a dit « Je vais l’écouter » et en octobre de la même année il m’a dit « Je l’ai écouté ». Par la suite nous nous sommes rencontrés pour parler de notre collaboration.
2) Pourquoi cette rencontre a-t-elle abouti à une collaboration ?
G : Lorsque que j’ai rencontré Sarah, j’étais dans une phase de mon existence où je voulais transmettre mon savoir. J’avais passé toute ma vie en maison de disque, avec un système sans pitié et assez difficile pour les artistes, aussi bien pour ceux qui ont du succès, que les autre qui n’en n’ont pas. La pression est terrible, avec une vie très éprouvante. Faire 180 concerts dans l’année, c’est génial, mais ça ne peut durer qu’un temps. Cette rencontre a sonné comme une évidence, je suis peu à peu devenu son mentor.
S : Vu que mon premier album contenait que des reprises, Giovanni m’a suggéré de composer mes propres textes. Il m’a averti sur le rythme de vie, à tous les niveau, auquel se lie un artiste. Je me souviens de ses mots : « si tu décides d’être chanteuse et de faire carrière, il y a beaucoup de choses à changer ».
3) Comment est né votre label ?
S : Notre équipe est internationale. Notre bassiste et l’ingénieur du son habitent à New York, nous avons deux batteurs, l’un américain mais habitant à Tokyo et l’autre cubain, le guest (invité) est un chanteur/ trompettiste japonais à la voix de Barry White. Quant à nous, nous sommes parisiens. On a prit un forfait de 10 jours dans ce studio thaïlandais pour enregistrer.
G : J’ai par la suite monté une tournée incluant le Cambodge, Hong-Kong, la Corée du sud… Cela créant une économie, l’idée d’un label sonna comme une évidence, Sarah est ainsi devenue mon associé.

3) Comment est né votre label ?
S : Notre équipe est internationale. Notre bassiste et l’ingénieur du son habitent à New York, nous avons deux batteurs, un américain habitant à Tokyo et l’autre cubain, le guest (invité) est un chanteur/ trompettiste japonais à la voix de Barry White. Quant à nous, nous sommes parisiens. On a prit un forfait de 10 jours dans ce studio thaïlandais pour enregistrer.
G : J’ai par la suite monté une tournée incluant le Cambodge, Hong-Kong, la Corée du sud… Cela créant une économie, l’idée d’un label sonna comme une évidence, Sarah est ainsi devenue mon associée.
4) Où avez-vous réalisé vos deux albums ?
S : Giovanni m’a demandé : « Que veux-tu faire ? », je lui ai répondu : « Je veux faire un album de jazz ». A peine souhaitée que ma demande se concrétisait. Nous sommes allés dans le berceau du JAZZ, à New-York pour enregistrer.
G : J’ai fait en 25 ans passés sur les routes des rencontres extraordinaires. Pour ce 1er projet commun, j’ai fait appel aux meilleurs représentants de la scène New Yorkaise pour enregistrer dans le meilleur studio de Brooklyn. Gene Jackson et bien d’autres. Ayant fait une grosse carrière en Asie, on me proposa de jouer un solo de 2 minutes sur un animé japonais, ceci alors que je préparais le 2ème album. La production me demanda de trouver un studio avec piano sur un laps de temps très court. Tokyo me coutant trop cher, la production m’a proposé leur antenne en Thaïlandaise. La page d’accueil de leur site m’a tout de suite intriguée, car très originale : une piscine et un palmier en guise de pub… Bingo, c’est avec eux que je voulais réaliser notre deuxième album.
5)Thomas Bramerie, parlez-nous de votre rencontre avec Jazz Eleven.
T : Je m’exprime en plus de la musique aussi à travers l’écriture. J’ai posté certains textes sur Facebook et il s’est trouvé que Sarah était fan de mon travail. C’est marrant car il y a eu une concomitance d’événements. J’avais rencontré peu avant 2 musiciens très talentueux à qui j’ai proposé de participer au disque. Sarah est venue me voir pour savoir où en était mon livre, je lui ai répondu que j’étais avant tout un musicien et que j’allais bientôt enregistrer un disque en mon propre nom, chose que je n’ai jamais faite. Giovanni me proposa un livre/disque produit par Jazz Eleven ce qui fut le cadeau de mes 50ans.
G: Ce qui m’a plu c’est encore une fois cette idée de transmission qui est tout à fait l’esprit de « Jazz Eleven ». En plus de ces jeunes garçons, il ne le dit pas, mais thomas est le plus demandé du pays, il a participé à une centaine d’albums.
S : J’avais toujours dit que si j’étais éditeur je produirais son livre, car j’adore sa plume. Outre le fait d’être un immense musicien, ce qui nous a plu chez thomas ce sont ses textes. Il écrit de la prose et 7 de ses textes sont inclus dans l’album en anglais et français.
6) Dans le cadre du projet #propositioncroisée, je voulais avoir, en tant qu’artiste votre ressenti des conséquences d’internet positives ou négatifs ?
G Je ne pense pas qu’internet soit fautif sur quoi que ce soit, mais plutôt que certaines multinationales ont mis à mal « le droit d’auteur ». Ce sont ces géants qui ont détruit l’idée même de ce que nous faisons. Ceux qui ont décidé qu’il n’y aurait plus que du streaming ont tué la valeur de l’objet. Internet paupérise violement par le fait de la mise en question du fondement même du droit d’auteur, la création. L’utilisateur paie une redevance à quelqu’un qui va reverser un abonnement mensuel lui permettant d’accéder aux sources universelles qui vont finir dans les poches de 4 personnes. On exclut les artistes de ce circuit économique. D’un autre côté, ce que j’adore dans internet, c’est que la musique ne s’est jamais aussi bien portée du point de vue créatif.
Dans ce cas, pourquoi continuer ?
S : Quand j’ai su ça, j’avais envie de tout arrêter, mais la plupart des gens utilisent ces applications. Ce qui nous sauve c’est que le public du jazz est assez fétichiste des objets, les gens aiment avoir le cd. Internet est incroyable, quand nous avons lancé le projet en crowdfunding, on a pu entendre des gens que l’on aurait jamais rencontré, 70% des participants ne nous connaissaient pas et ça c’est extraordinaire.
https://www.jazzeleven.com/the-eleven https://www.giovannimirabassi.com/ https://www.thomasbramerie.com/ https://www.sarahlancman.com/Nawel Boumehdi.
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