BTS 2022 Culture Générale et Expression : Proposition de correction. La maison parle-t-elle de nous ?

L’épreuve de Culture Générale et Expression pour les BTS a eu lieu ce mardi 17 mai 2022. Au programme, deux notions pouvaient être tirées au sort : « De la musique avant toute chose » et « Dans ma maison ». Cette dernière a été choisie. Voici une PROPOSITION de correction pour le second exercice, celui de l’écriture personnelle. Naturellement, d’autres références du Bulletin Officiel étaient acceptées (La chute de la maison Usher d’Edgar Allan POE, Fenêtre sur cour de HITCHCOCK, Le père Goriot de BALZAC…).

Vous trouverez dans ma proposition de correction (comme la consigne l’exige) : l’exploitation d’un document du corpus (TESSON, Dans les forêts de Sibérie), les lectures de l’année tirées du Bulletin Officiel (FELLOWES, Downton Abbey ; LE CORBUSIER, La Cité Radieuse de Marseille) et une référence personnelle (BRONTË, Les hauts de Hurlevents). Les arguments, pour être visibles sur cette correction, ont été mis en gras.

Consigne :

Selon vous, notre maison parle-t-elle de nous ?
Vous répondrez à cette question d’une façon argumentée en vous appuyant sur les documents du corpus, vos lectures de l’année et vos connaissances personnelles.

Proposition de correction :


Que ce soit dans une demeure familiale, dans un EHPAD, en colocation ou bien dans une tiny house, les individus ont réalisé l’importance de la maison après y avoir été confinés en ce début du XXIème siècle. La pandémie a rappelé à quel point il est primordial d’avoir un habitat confortable afin de s’épanouir.
Dans ces conditions, il serait intéressant de se demander si la maison parle de nous ?
Il sera analysé la maison comme un reflet de son habitant puis comme un miroir de la société.

La devanture de la demeure, le type d’habitat révèle la classe sociale de celui.elle qui l’occupe. Exemplaire est en ce sens le château de la famille Crawley que l’on peut apercevoir dans la série Downton Abbey réalisée par Julian FELLOWES. En effet, l’imposant château révèle à quel point l’aristocratie du XIXème siècle essaie de faire bloc face à une modernité d’après-guerre qui invite à un renouveau architectural, qui fait évoluer les moeurs. Lady Mary s’efforcera de conserver ce patrimoine en concluant des alliances politiques et économiques. Le château représente une aristocratie anglais en déclin, qui se réfugie dans les traditions et qui conserve ses habitudes.
Deux maisons voisines peuvent être éloignées dans la manière dont elles sont gérées. Catherine Earnshaw dans le roman Les hauts de Hurlevent de Emily BRONTË grandira auprès d’une famille aimante, proche de la nature. Toutefois, lorsqu’elle sera mordue par le chien de la famille voisine, les Linton, ces derniers lui proposeront de l’accueillir dans leur demeure pour cinq semaines, le temps que la jambe de la protagoniste se rétablisse. Catherine, qui ne sera plus dans son environnement proche de l’état de nature, sera baignée au cours de son séjour, dans un univers où les belles manières et l’élégance priment. Catherine reviendra alors plus civilisée, elle apparaîtra comme une lady. La maison des Linton est donc empreinte de leurs habitudes, contraires à celle de la demeure des Earnshaw.

L’habitat est également le miroir d’une époque. LE CORBUSIER, architecte, inaugure La Cité Radieuse de Marseille en 1952. Il désirait accueillir les réfugiés de guerre et employer l’architecture pour renforcer la cohésion sociale. Il a étudié la luminosité de chaque appartement et a ajouté de nombreux services collectifs pour faciliter la vie de la ménagère et inciter les habitants à se rencontrer. Il peut être cité le supermarché à l’intérieur de la résidence, la maternelle, le cinéma et le restaurant. La Cité Radieuse représente l’entraide qui s’est produite après la Seconde Guerre Mondiale. Aujourd’hui, l’immeuble est classé parmi le patrimoine de l’UNESCO.
La cabane dans les bois reprend un essor considérable en ce début de XXIème siècle. Pour échapper à une société qui va à toute vitesse, pour se reconnecter à son être et à ses valeurs, Sylvain TESSON, écrivain-voyageur, s’installe six mois en 2010 (l’oeuvre est publiée en 2011) en Sibérie, loin de la civilisation. Il partage son carnet d’ermitage dans Dans les forêts de Sibérie. Il reporte les propos d’Elisée Reclus, célèbre géographe, qui pensait que l’arrivée du progrès en campagne permettrait une meilleure répartition des habitants sur le globe terrestre et serait une réponse à la démographie croissante. TESSON insiste sur la volonté de profiter de plus grands espaces et de se reconnecter à sa propre nature… en s’installant auprès d’elle. Les individus allieront les activités de survie (pêche, bûcheronnage) aux activités de loisirs qui constituent leur individualité. La cabane dans les bois serait donc une solution aux maux (burn-out, stress) causés par le XXIème siècle.


Au terme de cette analyse, il a été étudié que le maison est le reflet non seulement d’un individu, de son histoire, mais elle est également l’image d’une Humanité qui n’a de cesse de garder espoir en l’avenir, qui désire laisser son empreinte pour la descendance.
Reste à savoir quelle direction architecturale prendront les ukrainiens lorsqu’ils rebâtiront Kiev…

Michaël BRICE
Professeur de Culture Générale et Expression, d’Italien et de Communication Interpersonnelle.
Écrivain primé.
Vice-Président de l’Association Culturelle Regards Croisés Nice.

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