Regards Croisés rencontre la ministre de la culture

Jeudi 18 mai 2023, le tapis rouge du célèbre festival de Cannes a reçu la ministre de la culture Rima Abdul Malak, ainsi que les lecteurs du journal régional Nice-Matin dont je faisais partie. Un moment d’une grande émotion dont je vous raconte la chronologie.

Prologue

Tout commence Samedi à l’opéra de Nice où je me suis rendue pour assister à une conférence consacrée à Nietzsche pour préparer mon café littéraire sur « Ainsi parlait Zarathousra ». J’y croisa mon ami Patrice qui me suggéra de répondre à l’annonce du journal Nice-Matin qui proposait à ses lecteurs de poser 3 questions à la ministre de la culture Rima Abdul Malak dans le cadre de l’émission « Face aux lecteurs », ce que je fus mardi matin en faisant mon mailing. Coup de fil de la rédaction mercredi après-midi pour m’inviter sur le plateau jeudi matin afin d’interviewer la ministre.

Oui je sais, c’est digne des aventures de Bridget Jones, tout est allé très vite avec un mélange d’excitation et de panique. J’avais moins de 24h pour travailler la pertinence des questions envoyées entre deux prises de notes nietzschéenne la veille. Après moult turpitudes, je me résigne à faire au plus simple et jouer la carte de l’impro une fois que je serai face à elle. Mes questions étaient liées aux problématiques que je rencontre dans le cadre de Regards Croisés à savoir :

  • Pouvez-vous mettre en place des « ambassadeurs de la culture » qui aideraient les petites structures sans budget « communication » à promouvoir leurs programmations ?
  • Êtes-vous pour ou contre la réécriture des romans et pensez-vous que ce soit une dérive ?
  • Comment résoudre le manque de subvention des petites associations ne pouvant financer leurs actions au combien nécessaire pour la cité ?
Les prémisses d’une rencontre

Jeudi 18 mai, réveillée à 4h du mat, jour férié et stress de dingue. Première décision : prévenir Coline que j’annule le cinéma de ce soir, car je dois monter les marches du festival de Cannes avec la ministre de la culture ! » Je vous laisse imaginer sa réaction.

Ha oui, parce qu’il était aussi question de monter les marches du festival de Cannes, mais je vous avoue qu’à ce moment là je ne les ai pas cru.

5h30 je dépose mon frère au travail avec sa voiture et lui dit tout, il m’a regardé interloqué en me disant  » C’est quoi la prochaine étape Macron ou le Roi du Maroc ? ». On a ri et il a fini par me dire « Bon courage. C’est bien ce que tu fais, je suis fière de toi petite soeur ».

6h du mat, j’arrive devant les locaux de Nice-Matin. Seule dans ma voiture, je feuillette « Les cahiers de prison » de Gramschi jusqu’à 8h30. J’appelle Gertrude qui était la rare à être dans la confidence depuis le début pour lui confier mon état bizarrement apaisé.

Arrivée dans les locaux

9h, je suis la première arrivée. Denis Carreaux, directeur de la rédaction du journal m’accueille chaleureusement. Nous avons un peu discuté dans la salle où le comité de rédaction a eu lieu. Julien, Victor, Cecilia et Claudine sont arrivées peu après, nous étions les 5 lecteurs sélectionnés pour interviewer Rima Abdul-Malak. Une discussion s’est engagée sur nos parcours respectifs et avons échangé sur les questions que nous avions préparées. Une Maquilleuse nous attendait pour nous pomponner et un photographe pour immortaliser ces instants. Nous avons eu comme bruit de fond les casserolades des manifestants qui attendaient de pied ferme la Ministre accompagnée du préfet Bernard Gonzales et du Maire Christian Estrosi.

L’interview
Extrait de l’article du Nice-Matin

11h, nous nous installons dans le studio d’enregistrement, l’interview dirigé par Denis Carreaux commence. J’ai été impressionnée par l’aplomb de mes collègues du jour et par les réponses de la ministre Rima Abdul Malak. L’éternelle insatisfaite que je suis n’a toujours pas réussi à voir le replay, donc je vous laisse vous faire votre propre jugement sur ma prestation. https://www.youtube.com/live/qt_E_f9pzrw?feature=share

Une fois fini, Rima Abdul Malak nous a officiellement annoncé que nous monterons les marches du festival de Cannes le soir-même à ses côtés. C’est sur le chemin du retour que j’ai réalisé l’opportunité incroyable dont je jouissais.

Préparation de ma tenue de lumière

14h, j’inflige mon deuxième faux plan de la journée à ma secrétaire Rabab, ainsi qu’à la présidente Soraya et vice-présidente Salima de l’association ARABIAN CULTURES. Nous avions une réunion de travail pour préparer la table ronde que nous organisons fin septembre 2023 à Paris sur la littérature ARABO-AMAZIGH, l’objet de celle-ci s’est transformé en « AU SECOURS LES FILLES, J’AI RIEN À ME METTRE POUR MONTER LES MARCHES DU FESTIVAL DE CANNES ».

Je vous laisse imaginer le sketch entre leurs propositions et mes suggestions vestimentaires. Extrait :

« Je mets une takchita ou j’abuse ? T’as cru que t’allais au Marrakech du rire ou quoi ! Sinon tu vas te maquiller comment ? En mode Geisha. Je reste basique et casse avec mon foulard chleuhe jaune en mode Tinghir City est sur la place ! Sandales à talon ou escarpin ? Imaginez je tombe ? Vas-y pied-nu, comme ça zéro risque de passer dans le bêtisier ».

Bon, j’ai finalement opté pour une gilet-caftan noir et dorée de la marque marocaine @diamantine qui lie modernité et tradition, des escarpins noirs et un foulard rose. Une tenue choisie pour revendiquer ma double culture franco-marocaine. Coup de fil à Sonia Jasmine, ma grande soeur de coeur pour lui confirmer en criant « je monte vraiment les marches du festival de Cannes avec la ministre de la culture », je lui raconte tout avant de me changer et filer à Cannes. Moment surréaliste, je peux pas mieux dire.

La rencontre du coeur

Une fois arrivée au point de rendez-vous, l’équipe de la ministre nous explique le protocole et le programme de la soirée. J’avais une boule au ventre, car je suis épileptique et les flashs des photographes m’angoissaient. Un tour aux toilettes pour me calmer et vérifier ma tenue m’a permis de rencontrer les femmes de ménage de l’hôtel que je tiens à remercier. Voyant mon désarroi en essayant de retirer les peluches blanches sur mon caftan, elles ont pris les choses en mains avec un grand esprit de solidarité. L’une d’elles a ajouté : « Ma fille, je t’ai vu ce matin, merci de nous avoir si bien représenté ». Les larmes aux yeux, ça m’a tellement touché que mon stress a disparu, elles ne se sont pas rendu compte à quel point elles m’ont aidées par leur bienveillance. D’autres membres du personnel de l’hôtel nous ont reconnus et félicités.

Les marches de Cannes

Nous sommes dans le cortège ministériel avec Julien, Cécilia, Victor et Claudine, la croisette est saturée, j’ajuste une dizaine de fois mon voile. En sortant de la voiture, le dispositif de sécurité nous encercle. Nous avons posé au coté de la ministre Rima Abdul Malak qui nous a dirigé avec beaucoup d’entrain face aux photographes. Une fois en haut des marches, c’est le maire de Cannes David Lisnard, Thierry Frémaux délégué générale et Iris Knobloch présidente du festival de Cannes qui nous ont reçu. Nous entrons dans la salle de projection où des places VIP nous attendaient juste devant la ministre. La soirée a commencé avec un hommage émouvant rendu à Harrison Ford qui recevra une palme d’or pour l’ensemble de sa carrière. Maintenant, place à la projection en avant première mondiale du film « Indiana Jones et le Cadran de la destinée ».

Épilogue
Une du Nice-Matin du 19 mai 2023

Nous avons fait la Une du journal le lendemain, avec un bel article en double-page. Je tiens à remercier l’ensemble de la rédaction de Nice-Matin de m’avoir offert une telle opportunité, ainsi que la ministre Rima Abdul Malak avec qui j’ai discuté d’un de mes écrivains préférés KHALIL GIBRAN. Sans oublier son équipe qui nous a chouchouté et pris en charge jusqu’à la dernière minute, mettant un chauffeur privée à notre disposition pour tous nous déposer à la maison après les festivités.

Je n’oublierai pas ma rencontre avec l’artiste-slameur Abdel Malik, mari de la célèbre chanteuse Wallen qui a bercé mon adolescence.

C’est aussi pour ça que j’aime la culture, vivre des moments incroyables, inoubliables.

Culturellement vôtre.

Nawel Boumehdi, présidente de Regards Croisés.

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